samedi 21 novembre 2009

Hypothèse de recherche (initiale)

La participation citoyenne au Québec: un mythe?

  • Nombreux sont des intellectuelLEs québécoiEs qui conçoivent la «participation citoyenne» comme une condition sine qua non de la prochaine vague du «modèle québécois»...
  • L’éducation des adultes a été longtemps conçue comme un moyen pour réaliser une plus grande implication «citoyenne» dans les espaces et les débats publics. D’ailleurs, c’est le sens même de l’éducation populaire...
  • Le milieu communautaire, s’appuyant sur ses racines en l’éducation populaire, se présente (se vante, se conçoit) comme le véhicule tout désigné de «participation citoyenne» ...

Or -

L’énorme transformation sociale, réalisée par la mutation néolibérale, détruit (plus qu’elle facilite) la possibilité citoyenne d’implication sociale, et ce malgré son discours idéologique incessant de «participation citoyenne» .

· L’implication citoyenne, tant vantée par les intellos, est une chimère qui s’appuie sur la dénaturation du mouvement communautaire. Celui-ci s’instrumentalise, se professionnalise et s’éloigne, en fait, des «communautés naturelles» qu’il est censé desservir;

· «L’éducation des adultes», tout comme une gamme de politiques sociales (dont la fameuse lutte à la pauvreté et l’exclusion sociale) sont réduites à une série de mesures d’employabilité;

· Loin de promouvoir et de faciliter «la participation citoyenne», depuis 1994* le sens des politiques gouvernementales ne vise que la «responsabilisation citoyenne».

Loin de voir un regain d’une participation citoyenne, on constate, sur le terrain :

1. La disparition du militantisme... qui est remplacé par un clientélisme;

2. L’instrumentalisation des groupes communautaires aux fins qui les éloignent de leur mission d’origine

3. La professionnalisation des lieux qui étaient autrefois ceux d’apprentissage

4. L’établissement des «républiques de petits copains» qui font fi d’une réelle démocratisation des espaces publics.

Cette analyse embryonnaire, tient-elle ?

* L'année 1994 est celle où le gouvernement péquiste de Jacques Parizeau a pris le pouvoir. Durant les années qu'ils ont été dans l'Opposition, le PQ a réfléchi la question à savoir le rôle des organismes communautaires dans un État redéployé. Yvon Leclerc, J-P Bélanger et d'autres ont beaucoup alimenté le PQ sur le sujet... Un des premiers gestes posé par M. Parizeau, quatre mois après avoir pris le pouvoir, a été l'annonce de sa volonté de doter le Québec d'une politique d'action communautaire autonome...

vincent greason, le 20 novembre 2009

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